Fauconnier / Fauconnière
Un fauconnier est une personne qui élève, entraîne et soigne des faucons et d'autres rapaces pour leur permettre de participer à des activités de chasse ou de spectacles. Les fauconniers ont également pour mission de protéger et de conserver les populations de rapaces sauvages.
Quelles sont les missions d’un fauconnier ?
Le métier de fauconnier a été reconnu en 2010 au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais de quoi s’agit-il vraiment ? Les fauconniers entraînent des rapaces de toutes sortes, que ce soient des faucons, des chouettes, des aigles, des éperviers, des vautours, des buses... On parle pour le fait de dresser un oiseau de proie d’affaitage. En France, on recenserait près de 1 000 professionnels et 500 amateurs fauconniers.
Originaire de l’Asie centrale, l’art du dressage des rapaces s’est modernisé au fil des siècles. À l’origine, ces oiseaux étaient utilisés pour capturer un gibier dans son milieu naturel pour de la chasse, dorénavant aussi pour de la régulation. C’est l’art de la fauconnerie.
Aujourd’hui, on recourt à la fauconnerie pour l’effarouchage ou le spectacle animalier.
- Via l’effarouchage, le fauconnier va dresser aigles, faucons… pour protéger de certains nuisibles des zones à risque. Cela se pratique dans divers lieux, on peut citer les bases militaires, les aéroports ou encore les centrales nucléaires. Par exemple, dans les aéroports, le fauconnier prévient la collision, qui pourrait s’avérer dramatique, entre un oiseau et des avions. Il intervient aussi pour la protection de quartiers ou de monuments. Mais pour que ce soit efficace, selon les situations considérées, le fauconnier doit avoir un sens aigu de l’observation et être en capacité d’évaluer l’impact de l’action des oiseaux sur les nuisibles. L’effarouchage contribue ainsi également à la régulation de la faune.
- Le spectacle animalier consiste à proposer des spectacles pour lesquels l’acteur majeur est le rapace (il y en a généralement plusieurs). On retrouve ainsi des rapaces en action dans des zoos, des parcs, des festivités médiévales, des mariages (pour apporter les années, et oui)…
Les missions du fauconnier sont multiples, il éduque bien entendu l’animal en établissant par là même une relation de confiance privilégiée (affaitage), mais s’assure aussi de son bien-être, de son bon traitement. Cela passe aussi par un entraînement physique du rapace pour être en mesure d’exécuter les tâches confiées. Enfin, il participe aux programmes de reproduction du rapace et parfois à la réintroduction de certaines espèces dans la nature.
Grâce à son expérience et son expertise, les fauconniers doivent également être capable de repérer les éventuels problèmes de leurs oiseaux de proie (aigle, faucon…) et, si besoin, alerter un vétérinaire pour éviter la propagation de maladies ou la survenue d’un accident.
Les qualités et compétences pour devenir fauconnier
Patience et rigueur sont de mise pour exercer ce métier, mais avant tout il faut être un passionné pour devenir fauconnier.
La patience est essentielle, car le dressage de ces animaux peut prendre du temps et la période de l’affaitage, c’est-à-dire le dressage, peut durer plusieurs années. Cette période de chasse au vol est cependant essentielle, car elle permet au fauconnier d’établir un lien de confiance avec les rapaces dont il a la charge. Il est accompagné pour chasser en parc, en forêt… En effet, ces oiseaux ne sont pas mis dans des cages ou dressés, mais apprivoisés avec le temps. Il faut donc travailler longtemps avant de gagner la confiance d’un animal. Chaque oiseau de proie a un caractère qui lui est propre, ce qui amène difficultés et expériences nouvelles aux experts du domaine.
Il est également demandé au fauconnier d’être particulièrement rigoureux, le travail avec des rapaces présente certains risques, c’est évident, et il est capital de faire preuve de dextérité dans toutes les manipulations courantes. Cela demande concentration et entraînement pour atteindre le degré de précision nécessaire.
Enfin, un fauconnier doit être passionné des animaux et être volontaire pour en apprendre plus sur les rapaces de jour en jour (vol en plein ciel, chasse, reproduction…). Prendre soin des rapaces requiert de nombreuses connaissances et les situations rencontrées peuvent être très variées selon le type de rapace (buse, chouette, aigle, faucon, vautour, épervier…), son niveau de développement, son environnement... En fonction, la nourriture, le poids, les techniques de chasse, les temps et lieux de repos, les conditions de reproduction… seront différents.
Si vous aimez les animaux et que vous avez comme projet d'en faire votre métier, pensez à aller jeter un coup d'oeil aux métiers d'éducateur canin, d'éleveur de chat ou d'éleveur de chevaux.
Les formations pour devenir fauconnier
Il n’existe actuellement aucune formation ni diplôme particulier pour devenir fauconnier. Pour apprendre le métier, il est nécessaire de se rapprocher des professionnels à l’occasion de stages d’initiation ou de perfectionnement. Ils font office de formations en fauconnerie. Un permis de chasse est cependant demandé. Il est toutefois également conseillé de faire en parallèle des études d’assistant vétérinaire.
On constate aussi que nombreux employeurs sont les lieux de spectacles ou fauconneries qui proposent des stages pour apprendre à soigner, entretenir et entraîner son animal. À la suite de cela, il est possible d’obtenir un certificat de capacité pour l’entretien d’espèces non domestiques. Ce certificat est fourni par la préfecture et approuve le statut de professionnel dans le domaine. Ensuite il est possible d’obtenir un contrat d’embauche.
L’armée de l’air propose également une formation de 8 semaines au Centre de Préparation Opérationnelle du Combattant de l’Armée de l’air à Orange avec une spécialisation à Mont-de-Marsan ou Istres de 3 semaines dans le domaine de la fauconnerie. Cette formation se concentre sur l’effarouchage / le dressage. Les apprentissages consistent à apprivoiser des rapaces dans le but de réduire le risque de choc entre les avions et les oiseaux pendant les phases de décollage et d’atterrissage. Il faut pour y participer avoir la nationalité française, attester d’un niveau 3e, avoir moins de 30 ans à la date de signature du contrat et réaliser avec succès des tests de sélection.
Enfin, pour acquérir un rapace en dehors du cadre professionnel, il faut réaliser une déclaration auprès des Directions Départementales de la Protection des Populations (DDPP) et des Directions Départementales de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP) pour demander la détention d’animaux d’espèces non domestiques.
Les perspectives d’emploi et d’évolution de carrière
Les évolutions de poste dépendent de l’orientation choisie par le fauconnier. Il peut par exemple entrer dans l’armée de l’air ou encore ouvrir sa propre entreprise d’effarouchage, perfectionner son art et devenir entrepreneur. Il a par ailleurs la possibilité de faire des spectacles animaliers puis devenir animateur pédagogue, soigneur animalier, voire ouvrir sa propre fauconnerie.
Le salaire d’un fauconnier
Le salaire du fauconnier dépend de ses missions et de son statut.
Dans un lieu de divertissement, un fauconnier peut gagner environ 1600 €. En travaillant pour l’armée de l’air, le salaire net varierait de 1300 € à l’entrée de l’école aviateur jusqu’à 1 400 € à la suite de l’obtention du grade de caporal-chef.